LES TREMPLINS LIVE ACT 2 COMME SI VOUS Y ÉTIEZ !

Ceux qui se sont déplacés au Cabaret Sauvage le 29 octobre dernier ne l’oublieront jamais. Pour les autres, voici une belle séance de rattrapage. Reportage. 

En cette fin d’après-midi, l’automne a décidé de reprendre ses droits sur la capitale après une dizaine de jours bercée par un délicieux été indien. Alors que les dernières lueurs du jour s’évaporent, un vent glacial s’engouffre dans les immenses courbes du Parc de la Villette (Paris XIXe), accompagné d’une pluie fine et fourbe qui ne fait qu’accentuer la dégringolade des températures. Serpentant entre la Cité des Sciences, la Géode, le Zénith et le canal de l’Ourcq, Mélissa et Aissatou, deux jeunes lycéennes, sont à la recherche du Cabaret Sauvage. Bien orientées par quelques vigils bienveillants croisés sur leur parcours, les deux jeunes filles ne semblent pas contrariées par l’hostilité de la météo. « C’est les vacances, rien ne pouvait nous arrêter ! Quand on a vu que, pour 35€, on allait voir Dadju, Franglish et Vegedream le même soir sur scène, on a tout de suite réservé nos billets sur Internet », explique Mélissa, déjà euphorique à l’idée de s’approcher tout près des chanteurs qui l’ont fait vibrer ces derniers mois. 

Tout aussi enthousiaste, Aissatou tient à compléter les propos de son amie : « En plus, on fait une bonne action, puisque l’argent que l’on donne servira à construire un orphelinat au Congo ». Après avoir concédé qu’elles ne connaissaient pas l’existence de l’association Les Tremplins Blaise Matuidi avant d’acheter leurs places, ces demoiselles tiennent tout de même à préciser d’une même voix : « Mais on adore Blaisou ! On voit bien que c’est quelqu’un de bien, qui pense aux autres ». C’est aussi pour cela que notre champion du monde tenait tant à créer ce rendez-vous annuel qu’est devenu Les Tremplins Live, un spectacle caritatif qui permet aux jeunes de passer une soirée inoubliable, tout en étant sensibiliser à la grande cause qu’il défend au travers de l’association : le bien-être des enfants malmenés par la vie.

 

Si la soirée s’annonce particulièrement fraiche à l’extérieur, en revanche, elle promet de réchauffer les corps et les cœurs sous le chapiteau du Cabaret Sauvage, une salle de concert réputée chaleureuse avec ses boiseries ciselées, ses voluptueux drapés rouges et son ambiance intimiste. D’autant que le programme de l’Act 2 des Tremplins Live laisse augurer un spectacle très… show bouillant ! Aux côtés des artistes prévus sur l’affiche, de nombreux invités-surprises sont venus compléter le plateau royal que s’apprêtent à déguster plus d’un millier de spectateurs. Ce soir, ça va chanter, danser et rire pendant plus de trois heures.

3… 2… 1… DJ !

Dès 18h00, le Live débute par une première partie d’une heure, idéale pour faire grimper l’ambiance. Derrière les platines, Dee Jay Jackson et Dee Heavy enchaînent les gros sons, provoquant les premiers mouvements de hanches d’un public qui ne demande que ça. Sur la scène, de vrais experts en danse urbaine comme les Afro Twins ou Stony Perez n’hésitent pas à mettre sous les projecteurs les meilleurs danseurs de la foule. Tandis que Biscotte Ismaël Jr, personnalité du web mini par la taille mais maxi par l’énergie et l’humour, amuse la galerie avec ses facéties improvisées. Déjà, la bonne humeur parfume chaque recoin du Cabaret Sauvage. Une impression confirmée par le passage de Jeffy Jey, réputé sur la toile avec son univers « musicomique » décalé. Voire « coupé-décalé »…

 

Pendant que la salle se remplie, les membres de l’association, aidés par une « blue army » de bénévoles, s’affairent pour que tout se déroule dans la convivialité la plus totale. Talkie-walkie dans une main et déroulé de la soirée dans l’autre, Sylvie Matuidi (responsable évènementiel et porte-parole de l’association) assume le rôle de chef d’orchestre. « C’est l’aboutissement de nombreuses semaines de préparation avec les bénévoles, nos partenaires et les équipes de production (SM Conseils et MS Angels Prod). Beaucoup d’artistes ont tenu leurs promesses en répondant présent, c’est vraiment top. On va avoir une jolie diversité dans les performances scéniques », confie la sœur aînée de Blaise, que le flot continu de sollicitations diverses et variées ne semble pas déstabiliser le moins du monde. Dans le hall d’entrée, Laurent Piombo (conseiller technique des Tremplins) et sa bande accueillent les participants à la fête derrière le stand installé pour récolter des dons grâce à la vente de tee-shirts floqués spécialement pour l’occasion. « Même si je viens de me lancer dans un nouveau challenge à la tête du centre de formation de l’AS Cannes, je tiens à rester actif au sein d’une association qui me tient profondément à cœur », précise celui qui a tant conseillé Blaise et ses parents durant l’adolescence de l’enfant prodige de la famille Matuidi. « Nous sommes tous mobilisés à 100%. On s’est fait une petite causerie dans l’après-midi et notre objectif est clair : tout le stock doit être écoulé avant le coup de sifflet final ! » Contrat rempli, puisque l’épuisement total sera atteint avant même le temps additionnel. 

De leur côté, « Micky » Mayindu (chargé de communication et coordinateur évènementiel des Tremplins) et Francisco Barros (secrétaire général) ne sont pas en reste. Rodés à l’exercice, les deux hommes assurent la fluidité de l’évènement auprès des équipes techniques, des invités, des artistes et des médias (Le Parisien, Le Figaro, M6, RMC Sport, So Foot, Orange, Huffington Post, Voici…). Sollicités par ces derniers, Faria Matuidi (président de l’association) et Antonio Nzinga (vice-président) se font un plaisir de mettre en lumière le travail de fond mené par les Tremplins Blaise Matuidi depuis 2016 et la création de l’association. Dans la parole emplie de sagesse de « Papa » Matuidi, les mots sont pesés, humbles et donnent du sens : « Notre famille, que j’envisage au sens le plus large, a toujours accordé beaucoup d’importance à la solidarité, à la fraternité, à la bienveillance. Blaise, le petit dernier de ma couvée, en est sûrement l’un des plus beaux exemples. Pouvoir l’accompagner de son engagement fort auprès des enfants en difficulté, c’est pour moi une vraie fierté, mais aussi une très grande responsabilité. Heureusement, nous avons Antonio (Nzinga) pour nous épauler ». Engagé de longue date dans le milieu associatif, médiateur pour enfants et jeunes adultes auprès du tribunal de Bobigny et membre du cercle familial, ce dernier est sans doute l’homme qui a convaincu le néo-champion du monde de franchir le premier pas menant à la fondation des Tremplins. Ce que confirme Blaise, quelques secondes après avoir pris le temps d’embrasser chacun des nombreux membres de son « clan » et avant d’enchaîner les « selfies » avec ses fans : « Antonio est un homme qu’on aime écouter. Un jour, alors que je débutais ma carrière pro à Troyes, j’ai eu une discussion très intense avec lui, chez mes parents, qui m’a marqué pour toujours. Il m’a expliqué son travail, toutes les difficultés qu’il rencontre, la nécessité d’être concerné, actif et concret… C’est à ce moment précis qu’est née en moi l’idée de créer un jour une structure capable de venir en aide à des enfants qui méritent autre chose que ce qu’ils vivent au quotidien. C’est désormais chose faite. Et ça nous permet de vivre des beaux moments comme ce soir », concède-t-il avant de ponctuer son aparté par un clin d’œil complice, lui qui est demandé partout et par tout le monde.

 

L’ART DE JOINDRE L’AGRÉABLE À L’UTILE

19h00. Le Cabaret Sauvage affiche désormais complet et le show peut officiellement commencer. Le moment pour Rokhaya Diallo et David Ginola, les deux présentateurs vedettes de la soirée, de faire grimper les décibels en annonçant la montée sur scène de celui qui considère toutes les filles comme des reines : Dadju. L’effet est immédiat : flashs scintillants sur les smartphones, cœurs qui s’emballent, refrain repris en chœur, bras en l’air… Le frère cadet de Maître Gims fait succomber d’entrée une assistance en majorité féminine et conquise d’avance. Consacré « Révélation Francophone 2018 » aux NRJ Music Awards deux semaines plus tard (devant Eddy de Pretto, Hoshi, Marwa Loud, Aya Nakamura et… Vegedream !), Dadju est rapidement rejoint sur les planches par son pote Franglish pour interpréter notamment Django, leur tube commun du moment. Le ton est donné. Et ça ne fait que commencer…

Avant de poursuivre les festivités, et surfant sur l’élan d’amour initié par Dadju et Franglish, l’occasion est donné à Blaise Matuidi de venir au devant de la scène, accompagné des membres fondateurs de l’association. Accueilli comme il se doit par un public admiratif, « Blaisou » prend alors le temps nécessaire pour exprimer sa fierté d’avoir réussi à mettre en place un instrument permettant de redonner le sourire aux enfants, sa gratitude envers tout ceux qui participent au développement des Tremplins, mais aussi d’expliquer à tous l’objectif principal de la soirée, c’est-à-dire accumuler des fonds afin d’aider au financement d’un nouvel orphelinat dans la banlieue de Kinshasa au Congo. 

 

Avec l’humilité qui le caractérise, le n°14 des Bleus et de la Juventus Turin rappelle à quel point la solidarité, la générosité et l’entraide sont essentielles à la réussite et à l’efficacité des actions menées sur le terrain. Touchée par le discours, la foule manifeste ensuite son émotion par des applaudissements nourris et des cris d’encouragement après la diffusion d’un clip vidéo sur les écrans géants, dans lequel le simple regard des jeunes orphelins suffit à bouleverser l’assemblée. La démarche de sensibilisation est conclue avec à-propos et pédagogie par Faria et Sylvie Matuidi, toujours en première ligne pour aller au soutien de « P’tit Blaise ». Allez, show must go on !          

Déjà présent l’an passé au Grand Rex pour la première édition des Tremplins Live, Waly Dia est un ami fidèle et un sacré tireur d’élite lorsqu’il s’agit de mitrailler les vannes et de maintenir une salle en température. L’humoriste franco-sénégalais, découvert dans l’émission « On n’demande qu’à en rire » sur France 2 puis au Jamel Comedy Club au début de la décennie, en apporte une nouvelle fois la preuve en croquant deux mondes qu’il connaît bien : le rap et le football. Rires garantis, tant le snipper met dans le mille à chacune de ses salves bien senties. « Tant que Blaise m’invitera, je viendrai tous les ans », affirme l’amuseur une fois derrière le rideau. « J’adore autant le footballeur que l’homme, car les deux sont aussi exemplaires l’un que l’autre. Pas facile de le chambrer, d’ailleurs… Il est trop impeccable sur lui ! ». Une exemplarité mise à l’honneur dix jours plus tôt à Rhodes, en Grèce, lorsque Blaise a reçu le titre de « Champion de l’Année » de la part de l’organisation internationale Peace and Sport. Une récompense venant saluer son investissement personnel au sein du monde associatif et plus particulièrement au travers des Tremplins.

 

Retour à la musique, avec la performance vocale déconcertante du beatboxer Eklips, véritable jukebox humain. Donnez-lui juste un micro et le bonhomme fait le reste, avec sa bouche pour unique instrument. De quoi impressionner l’auditoire (pour ceux qui ne le connaissent pas déjà, allez vite découvrir son dernier album « Lips »), qui ne tarde pas à prendre feu sur les remixes distillés par celui capable d’imiter à la perfection la plupart des rappeurs français comme américains. Mais pas l’énergique rappeuse Chilla, avec sa voix un brin cassée et ses textes aiguisés comme des flèches, qui prend le relais au micro. Dans un milieu du rap composé par 95% d’hommes, la jeune Lyonnaise de 24 ans apporte incontestablement un vent de fraîcheur et de nouveauté, elle qui s’est faite connaître grâce à des titres sans concession tels que « #balancetonporc » ou « Si j’étais un homme » (dans son premier album « Karma »). Dans un style différent mais tout aussi puissant, le surprenant Sadek maintient le public en haleine en interprétant avec exaltation quelques titres de son nouvel album « Johnny de Janeiro ». Pour rappel, le rappeur de Neuilly-Plaisance avait fait sensation au Festival de Cannes 2016, alors qu’il était à l’affiche du film « Tour de France » (de Rachid Djaïdani) aux côtés de Gérard Depardieu. « Un pote du rap m’avait branché pour participer à la BO du film et je me suis retrouvé à faire l’acteur », concède-t-il avec franchise. Une révélation, qui le conduira à renouveler l’expérience en 2017 (dans « Fleuve Noir » d’Érick Zonca), sans pour autant ralentir le rythme dans son activité musicale.

« OUAIS C’EST BON ! »

Telle une respiration, le comédien Redouane Behache débarque sous les projecteurs dans le costume de l’illustre Pitchou de Castelbajac, devenu un « moniment vivant » de la sape et de l’humour sur Internet. Mission du soir pour ce fan inconditionnel de la culture congolaise : relooker David Ginola, pourtant loin d’être le dernier lorsque l’on parle de « beaugossitude ». D’ailleurs, avec un simple foulard et une bonne dose de décalage, le tour est joué et ponctué par son célèbre gimmick : « Ouais c’est bon ! », repris à l’unisson par la foule. 

 

Place ensuite à l’une des plus belles histoires personnelles du moment, avec la prestation remarquée du danseur Salif Crookboyz, formidable réincarnation 2.0 de l’éternel Michael Jackson. Quelques jours plus tôt, le jeune artiste « made in 9-3 » avait posté sur les réseaux sociaux un clip dans lequel on le voit se mouvoir sublimement devant les terrasses parisiennes, avec notamment un « moonwalk du turfu » d’une fluidité rare. Les jours qui suivent, la vidéo devient virale sur le web avec plus de 30 millions de vues, grâce notamment aux partages de stars américaines telles que le basketteur LeBron James ou l’acteur bodybuildé Dwayne Johnson. De 10 000 abonnés sur son compte Instagram, Salif passe à près de 1,5 millions en quelques semaines. Une success-story comme Internet peut aussi en produire, parfois. Et une réussite méritée, comme ont pu le constater en live les spectateurs présents au Cabaret Sauvage. Dans la foulée, celui qui se fait également appeler Salif La Source a été invité sur le plateau de « The Ellen Show », l’un des talk-shows les plus regardés outre-Atlantique, mais aussi dans l’émission « Danse avec les Stars » sur TF1. Un conte de fée qui ne fait que commencer, puisqu’il est désormais approché par les producteurs des plus grandes stars mondiales pour rejoindre leurs tournées. 

 

C’est aussi cela, l’esprit des Tremplins Live : permettre à de jeunes talents d’être sous le feu des projecteurs et d’exprimer tout leur potentiel. À l’image de l’énergie déployée par la bande de joyeux lurons composée par Moums et le trio de la Zdrid Family (Dende, Didims et Wilco). Amis proches de Presnel Kimpembe, autre champion du monde de l’été, les jeunes rappeurs en ont visiblement sous le capot, eux qui ont « sauvagement » mis la pagaille au Cabaret avec notamment leur titre commun « Tout Donner » le bien nommé. Dans un style plus feutré, le regard subtilement dissimilé sous un large chapeau noir, la jeune chanteuse Nej’ a elle aussi prouvé qu’elle ne manquait ni de talent ni de personnalité. Avec ses vibes très R’n’B et son authenticité, l’interprète de « Ena Ena » (chanson écrite en hommage à ses parents, qui ont quitté le Maroc pour rejoindre la France avec l’espoir d’une vie meilleure) a touché le cœur du public.

 

Des cœurs qui seront soumis à rude épreuve quelques minutes plus tard, après la jolie performance vocale de la gagnante du concours « Tremplins Live Act 2 » Maud Elka, lorsque Sylvie Matuidi demandera à Charlotte de les rejoindre sur scène. Victorieuse l’année dernière du premier opus en compagnie de son amie Chahinez, la jeune fille ne s’attendait pas à être de nouveau honorée, elle qui est parvenue à sortir vainqueur d’une longue lutte contre la maladie. « Nous n’avions pas encore créé de trophée pour les gagnants du concours organisé l’an passé, donc, on devait impérativement corriger ça cette année », explique la porte-parole de l’association, avant d’ajouter à quel point elle était « admirative de la force de caractère affichée depuis si longtemps par Charlotte ». Visiblement très émue, Sylvie a ensuite tenté de donner la parole à sa protégée, tout aussi touchée qu’elle. Un moment particulièrement fort qui s’est conclu par un câlin plein de tendresse, tandis que le public se mettait spontanément à scander son prénom. Là encore, tout l’esprit des Tremplins résumé en un instant d’émotion pure.

 

Puis, le clou du spectacle. Le bouquet final d’un feu d’artifice artistique qui a fait jaillir des étincelles dans les yeux émerveillés du millier de fans qui a eu la bonne idée de remplir le Cabaret Sauvage. Rokhaya Diallo et David Ginola ont à peine le temps d’évoquer son apparition que la foule entre déjà en transe : « Ve-ge-dreaaaaam ! ». Depuis l’été dernier, la carrière solo de l’ancien chanteur du groupe Vegeta a définitivement décollé. Et quel envol ! Alors qu’il avait déjà séduit les initiés (dont pas mal de joueurs de l’équipe de France) avec sa mixtape « Marchand de Sable » et des titres tels que « La Fuite », « La Rue » ou « Mama Hé », Vegedream s’est mis la France entière dans la poche avec son tube « Ramenez la Coupe à la maison », devenu ni plus ni moins que l’hymne des champions du monde 2018. « C’est un phénomène », commente Blaise avant de monter sur scène avec une surprise de taille dans les mains, « il mérite tout ce qu’il lui arrive. En plus, c’est un homme de cœur. Je sais qu’il s’est rendu récemment au Congo pour visiter des hôpitaux et rencontrer des enfants. Et quand je lui ai parlé des Tremplins Live, il n’a pas hésité une seule seconde ». Tout ça méritait bien une récompense : un disque de platine qu’il remet à Vegedream en « cassant la démarche », alors que celui-ci avait déjà commencé à ambiancer la foule en délire. L’instant est à la fois cocasse et teinté de vérité, car l’artiste peine à cacher son émotion. Eh puis l’euphorie reprend le pas, offrant un moment de partage extraordinaire entre les deux hommes et une salle formidablement réceptive. C’en est trop pour tous les participants au spectacle, qui se regroupent sur scène pour une ultime chorégraphie générale. À voir les sourires de tous, la soirée a été à la hauteur des attentes. Il a fait chaud au Cabaret Sauvage… Très show ! 

Auteur de l’article : T. B. M.